HISTORIQUE DU BATAILLON DES MARINS DE LA GARDE IMPÉRIALE

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Le 30 fructidor an XI (17 sept. 1803), est créé le Bataillon des Matelots de la Garde Consulaire, constitué de 5 équipagnes, totalisant 337 hommes, officiers et trompettes compris. 8 frimaire an XII (20 décembre 1803), décret fixant la solde, l'habillement, instituant la solde des officiers et de la troupe, l'habillement de la troupe et des officiers, l'armement et le casernement. (29 articles) 21 mai 1804 les effectifs sont augmentés à 739 hommes. La décision de gonfler l'effectif du bataillon est décidée par décret du 10 thermidor An XII (29 juillet 1804) complété par celui du 13 fructidor An XII (30 aout 1804). Le bataillon comprend un état-major, un dépot, il est toujours à 5 équipages, mais l'effectif total est porté à 818 hommes dont 1 trompette et 1 tambour. Chaque équipage est composé comme suit : 1 capitaine de frégate ou commandant de vaisseau, 5 lieutenants ou enseignes, 5 maîtres, 5 contremaîtres, 5 quartiers maîtres, 125 matelots de 1°, 2° 3° & 4° classe, 1 trompette ou 1 tambour. Le dépôt est composé : 1 maître, 2 contremaîtres, 3 quartiers-maitres, 60 matelots à Paris. le bataillon aura 1 maitre cordonnier, 1 maître tailleur, 1 maître armurier qui seront traités comme ceux des grenadiers à pied (Vieille Garde) Les marins seront levés dans les différents quartiers des classes, mais en majeure partie pour la première formation, dans ceux du Midi et de la Corse. Chaque homme composant le bataillon recevra 12 francs par an pour sa masse d'entretien. Chaque officier composant le bataillon recevra l'indemnité de logement comme les autres officiers de la garde. 23 octobre 1804 augementation à 820 hommes. 20 juillet 1805 réduction à 818 hommes. 15 septembre 1805, 120 hommes partent de boulogne pour rejoindre l'Armée d'Allemagne. Début 1806, retour des marins d'Allemagne. 20 septembre 1806, départ de 100 marins pour la la Grande armée. 19 avril 1807, départ des marins restants pour la Grande Armée. 14 janvier 1808, retour à Paris. Février 1808, 579 hommes sur 737 partent en Espagne. Après la bataille de Baylen à laquelle ils participent dans le 2° Corps d'Observation de la Gironde sous Dupont. Ils combattent à Baylen (19 juillet 1808). Suite à la reddition qui s'ensuivit. Pour nos marins les pertes furent de 100 tués ou blessés sur 300 hommes. Pour les prisonniers, ceux qui ne furent pas assassiner par la populace des villages traversés, croupirent comme tant d'autres sur les pontons de Cadix, ou sur l'ilot de Cabrera. 27 mars 1809. Il prend le nom d'Equipage, et est formé de 5 escouades, soit 148 hommes dont 1 trompette, non compris 1 chirurgien major et 3 maitres ouvriers. A Wagram, (4-5 juillet 1809) 113 hommes sous les ordres du Capitaine de vaisseau Baste 16 septembre 1810, l'équipage est porté à 8 compagnies et un nouvel état-major. Du coup ses effectifs comptent 1 1136 hommes dont 8 trompettes. 1812, une compagnie est présente à Cadix, le reste est à la Grande Armée en Russie, au Parc du Génie de la Garde. 15 décembre 1812, il ne reste plus que 85 hommes de retour de Russie. Nouvelle réorganisation du corps en 1813. En Saxe, on trouve des matelots dans la 1° division d'infanterie de Jeune garde sous Dumoustier, et à la réservie du parc d'artillerie de la Garde. Ils firent les dernières campagnes de l'empire soit comme fantassins, soit au service de l'artillerie. Leur formation initiale, les ayant instruit tant à la manoeuvre des navires, qu'au combat sur mer. 21 avril 1814, 21 marins suivent Napoléon à l'île d'Elbe. Dissolution le 30 juin 1814. On compte dans ses rangs 14 officiers et 326 hommes. Réorganisé durant les 100-Jours, à 1 équipage comprenant 94 hommes qui sera porté à 150, officiers compris. Ils font la campagne de 1815 avec le génie de la Garde sous Haxo. (107 matelots) Le 24 juin 1815, sont présent 57 hommes à l'appel. Après avoir pris une part active et très brillante à la défense de Paris, les marins furent ramenés au-delà de la Loire et licenciés définitivement le 15 aout 1815. Si l'unité fut créée pour la descente en Angleterre, elle n'eut guère l'occasion de s'illustrer en mer. Chargés de la manoeuvre du canot impérial à l'occasion de cette descente, ils canotèrent plus qu'autre chose à chaque visite impériale dans chacun des ports du grand Empire qu'il visita.

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Conditions de recrutement

Les marins de la Garde devaient avoir plus de 25 ans, mesurer entre 1m78 et 1m84, avoir une santé robuste, une conduite et des mœurs irréprochables, avoir accompli trois campagnes des guerres de la Liberté, savoir lire et écrire. Le bataillon de la Garde était affecté au départ à bord des navires de débarquement. L’effectif était de 737 marins répartis en 5 équipages de 5 escouades chacun. Le 20 décembre 1803, un décret fixait la solde, l’habillement, l’armement et le casernement des officiers et de l’équipage, soit 29 articles. Chaque marin de la Garde recevait 12 francs par an pour sa masse d’entretien. Chaque officier recevait l’indemnité de logement. Leur tenue était comme celle de la cavalerie avec un armement d’infanterie. Un décret impérial du 29 juillet 1804, complété par celui 30 août 1804, portait l’effectif à 818 marins, comprenant un état-major, un dépôt, 5 équipages, 1 tailleur, 1 cordonnier et d’1 armurier. Les équipages étaient basés à Toulon et Brest dans un premier temps et étaient composés chacun d’1 capitaine de vaisseau secondé d’1 capitaine de frégate, 5 lieutenants ou enseignes, 5 maîtres, 5 seconds maîtres, 5 quartiers maîtres, 125 matelots de 1re, 2e, 3e, et 4e classe et 1 musicien.
Le dépôt de Paris était composé d’1 maître, 2 seconds maîtres, 3 quartiers-maîtres et 60 matelots. Le 16 septembre 1810, les marins de la Garde représentaient 8 compagnies et comptaient 1136 hommes.

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Les chefs de corps
d'Augier (28.10.1803), Baste (11/04/1809), Vattier (16/09/1810), Ganteaume (01/08/1811), Motard (11/11/1811), de Saizieu (25/11/1813), Taillade (06/05/1815)
Officiers des Marins de la Garde tués sous l'Empire : Lieutenant Jacquelot : 2.12.1805 à Austerlitz, Lieutenant Crétel : mort le 20 septembre 1808 d'une blessure reçue à Rota le 12 aout 1808. Lieutenant Allègre : mort le 7 décembre 1812 suite à une blessure reçue le 27.11.1812 à La Bérésina. Lieutenant Perrot : le 10 décembre 1812 à Vilna. On pourrait également cité Baste, tué à Brienne le 29 juillet 1814, mais il était général commandant une brigade de voltigeurs.
Batailles
Boulogne-sur-Mer, Dantzig, Baylen, Wagram, Cadix, Moskowa, Bérézina, Wilna, Dresde, Leipzig, Arcis-sur-Aube, Charleroy, Ligny, Waterloo.
Faits d’armes
En septembre 1805, 120 marins, intégrés à l’infanterie, quittaient le Camp de Boulogne avec la Grande Armée pour contrer la coalition des autro-russes au centre de l’Europe. Ils participaient à la célèbre bataille d’Austerlitz (République Tchèque) du 2 décembre 1805.
En 1806, ils intégraient le génie et érigeaient un pont sur la Vistule (Pologne) et un autre à Marienweder (Pologne) après la bataille d’Eylau (Russie) en 1807. Par la suite, ils servaient également dans des postes de renseignement.
En 1808, 579 marins partaient pour la campagne d’Espagne avec le 2e Corps d’observation de la Gironde. Ils combattaient à la bataille de Bailén le 19 juillet 1808, mais suite à la reddition, beaucoup sont assassinés par les anglo-espagnols, prisonniers dans les pontons de Cadix ou sont déportés dans l’île de Cabrera dans des conditions atroces.
En 1809, face à la nouvelle coalition autrichienne, dans l’île de Lobau (Autriche), ils organisaient un système de navigation et de communication sur le fleuve Danube et participaient à la bataille de Wagram (Autriche) du 4 au 5 juillet 1809 avec 113 hommes sous les ordres du Capitaine de vaisseau Baste.
En 1811, de retour en Espagne, ils étaient devenus sapeurs et appartenant à l’élite, avaient assuré la retraite de l’arrière garde du Maréchal Masséna.
En 1812, deux compagnies, intégrées au génie, partaient pour la campagne de Russie.
En 1813, deux compagnies étaient à la campagne d’Allemagne.
En 1814, une compagnie était à la campagne de France.
En 1814, après la première abdication de Napoléon, les marins de la Garde représentaient 14 officiers et 336 marins. Un officier et 21 marins suivaient Napoléon dans l’exil de l’île d’Elbe.
Au printemps 1815, pour le retour de l’Empereur, les marins de la Garde combattaient pour la dernière fois pour l’Empire à la bataille de Waterloo (Belgique). L’unité est définitivement dissoute le 15 août 1815.
Commandants successifs des marins de la Garde
Augier (1803), Baste (1809), Vattier (1810), Ganteaume (1811), Motard (1811), de Saizieu (1813), Taillade (1815)
4 Officiers des marins de la Garde morts pour la France pendant les campagnes du 1er Empire: Le Lieutenant Jacquelot est décédé à la bataille d’Austerlitz (République Tchèque) le 2 décembre 1805, le Lieutenant Crétel est décédé le 20 septembre 1808 d’une blessure reçue à Rota (Espagne) le 12 août 1808, le Lieutenant Allègre est décédé le 7 décembre 1812 suite à une blessure reçue le 27 novembre 1812 à La Bérézina (Biélorussie) et le Lieutenant Perrot est décédé le 10 décembre 1812 à Vilnius (Lituanie). On pourrait également citer l’amiral Baste, tué à la bataille de Brienne (France) le 29 juillet 1814, mais il était devenu commandant d’une brigade de voltigeurs. LB

 

Association loi 1901, Les Compagnons du Matelot Lomier 1809-1815